Nouvelle étude mondiale : la chaleur nocturne dangereuse augmente dans 83 % des villes mondiales évaluées, devenant toujours plus accablante et plus fréquente
WASHINGTON, 20 nov. 2025 (GLOBE NEWSWIRE) -- Alors que les dirigeants se sont efforcés d’éviter de dépasser le seuil de +1,5 C fixé par l’Accord de Paris, une nouvelle analyse scientifique approfondie des conditions météorologiques estivales les plus dangereuses dans 100 grandes villes du monde a révélé que les températures minimales nocturnes avaient augmenté jusqu’à 10 fois plus vite que les températures maximales moyennes diurnes dans de nombreuses villes du monde lors des périodes de canicule.
L’étude menée par Climate Resilience for All et intitulée « Extreme Heat and the Shrinking Diurnal Range: A Global Evaluation of Oppressive Air Mass Character and Frequency » (« Chaleur extrême et réduction de l’amplitude thermique journalière : évaluation mondiale du caractère et de la fréquence des masses d’air accablantes »), a analysé les données météorologiques sur une période de 30 ans, de 1994 à 2024, en isolant les deux types de conditions météorologiques, ou « masses d’air », considérés comme les plus dangereux pour la santé humaine : le temps « tropical sec » (DT, de l’anglais « dry tropical »), qui est chaud et sec, et le temps « tropical humide » (MT, de l’anglais « moist tropical »), qui est chaud et humide.
Traditionnellement, l’exposition à la chaleur est mesurée via l’exposition aux températures élevées diurnes et l’augmentation des températures « moyennes ». Cette étude met clairement en évidence le caractère urgent de l’instauration de mesures préventives et réactives face à la chaleur extrême en vue de tenir compte de la menace croissante des nuits plus chaudes et de lutter contre cette menace.
Les visualisations des données au niveau mondial, régional et municipal sont accessibles via ce lien.
L’étude a révélé les faits suivants :
Augmentation des températures nocturnes et réduction de l’écart entre les températures maximales diurnes et les températures minimales nocturnes dans la majeure partie du globe
- 83 % des villes étudiées connaissent des températures nocturnes élevées et maintenues.
- Les températures nocturnes augmentent le plus rapidement à Melbourne, en Australie (climat tropical sec), où elles augmentent de 1 °C tous les 5,36 ans, et à Dubaï, aux Émirats arabes unis (climat tropical humide), où elles augmentent de 1 °C tous les 8,81 ans.
- Pendant la saison tropicale humide, Santa Maria, Upington, Séoul, Samarcande, Paris, Koweït, Portland et Abadan connaissent les plus fortes baisses de température entre le jour et la nuit. Le nombre de villes enregistrant une baisse par région se répartit comme suit :
- Afrique : 13 sur 15.
- Asie : 18 sur 22.
- Amérique centrale et Amérique du Sud : 10 sur 11.
- Europe : 7 sur 12.
- Moyen-Orient : 5 sur 5.
- Amérique du Nord : 14 sur 16.
- Océanie : 9 sur 11.
- Pendant la saison sèche tropicale, Melbourne, Agadir, Séoul, Mumbai, Le Caire, Louxor, Koweït et Santiago connaissent les plus fortes baisses de température entre le jour et la nuit. Le nombre de villes enregistrant une baisse par région se répartit comme suit :
- Afrique : 10 sur 14.
- Asie : 13 sur 22.
- Amérique centrale et Amérique du Sud : 7 sur 11.
- Europe : 4 sur 6.
- Moyen-Orient : 6 sur 7.
- Amérique du Nord : 11 sur 14
- Océanie : 5 sur 9.
- Certaines régions présentent une différenciation moins marquée, peut-être en raison du fait que les climats tropicaux secs sont rares dans les villes étudiées dans ces régions.
- Pendant la saison tropicale humide, Santa Maria, Upington, Séoul, Samarcande, Paris, Koweït, Portland et Abadan connaissent les plus fortes baisses de température entre le jour et la nuit. Le nombre de villes enregistrant une baisse par région se répartit comme suit :
Augmentation de la fréquence des journées de canicule
- Au cours de la période d’étude de 30 ans, les phénomènes météorologiques tropicaux humides estivaux ont augmenté de près de 50 % ou plus en Amérique centrale et du Sud, en Océanie et en Afrique, et de 37 % à l’échelle mondiale.
- Les phénomènes météorologiques tropicaux secs ont, quant à eux, augmenté de 13 % au cours de la même période, la plus forte augmentation ayant été enregistrée en Australie, avec une hausse de 29 %.
« Avant cette étude, nous ne connaissions pas la vitesse d’augmentation de la chaleur nocturne au sein des masses d’air les plus dangereuses », a déclaré Larry Kalkstein, climatologue, conseiller en chef dans le domaine des sciences de la chaleur chez Climate Resilience for All et auteur principal de l’étude. « Il est capital pour nous de comprendre la façon dont la chaleur estivale, qui envoie des individus aux urgences, évolue et ce que nous négligeons lorsque nous abordons ce sujet. »
« Nous souhaitons que cette étude incite les responsables municipaux et sanitaires à élargir de toute urgence leur vision de la crise thermique journalière. Cette recherche révèle une lacune importante dans notre compréhension des chaleurs extrêmes », a déclaré Kathy Baughman McLeod, PDG de Climate Resilience for All.
Les températures nocturnes élevées empêchent le corps humain de se refroidir, ce qui augmente les risques d’épuisement liés à la chaleur, de déshydratation et de stress cardiovasculaire. Lorsque le sommeil est perturbé par la chaleur, le corps perd sa capacité à récupérer de l’exposition diurne, ce qui augmente le risque de maladie et de décès, en particulier chez les personnes âgées, les femmes et les personnes vivant dans des logements mal ventilés.
Les systèmes d’alerte canicule se concentrent sur les températures diurnes élevées et minimisent actuellement l’impact des températures nocturnes. L’étude fournit des recommandations et exhorte les professionnels de santé et les décideurs politiques à intégrer ces changements dans leur travail et à renforcer les systèmes d’alerte canicule ciblés au niveau régional, qui tiennent compte de la probabilité croissante d’événements de forte intensité sur plusieurs jours, sans répit nocturne.
À propos de Climate Resilience for All
Climate Resilience for All est une ONG internationale spécialisée dans l’adaptation au changement climatique qui se consacre à la protection de la santé, des revenus et de la dignité des femmes en première ligne face aux canicules extrêmes.
Contacts :
Geraldine Henrich-Koenis, geraldine@climateresilience.org
Kelechukwu Iruoma, kelechukwu@climateresilience.org
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